Les conséquences du deuil sur la santé et l’espérance de vie

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La perte d’un être cher fait partie intégrante de l’écrasante majorité des individus. Et parce que l’Homme est social par nature, il sera forcément confronté au deuil à plusieurs étapes de sa vie, avec le décès des parents, des grands-parents, des oncles, des tantes ou d’autres proches. Quelles sont donc les conséquences du deuil sur la santé ? L’espérance de vie est-elle impactée par le chagrin lié à la disparition d’un proche ?

Le rapport au deuil a changé depuis la révolution industrielle

Depuis la nuit des temps et jusqu’à la moitié du 18e siècle, la mort était pour l’Homme un compagnon du quotidien : on mourait jeune, les maladies incurables étaient répandues, les épidémies très régulières, l’accouchement était dangereux, les guerres se succédaient et l’insécurité sévissait un peu partout. Et si l’on avait la chance de vivre longtemps, on voyait mourir, les uns après les autres, les parents, les proches et les amis. Depuis la révolution industrielle, les conditions d’hygiène se sont drastiquement améliorées, les revenus des uns et des autres se sont progressivement développés, les aqueducs et les égouts étaient mieux aménagés, les vaccins ont été mis au point et la recherche médicale a été financée. Aujourd’hui, ce ne sont plus les crimes, les guerres et les épidémies infectieuses qui tuent le plus. Ce sont plutôt les maladies cardiovasculaires et le cancer qui emportent le plus de personnes. Ainsi, lorsque la mort survient avant 50 ans, il y a plus de chances qu’elle soit la conséquence d’un événement violent comme un accident de la route, un suicide, un homicide ou une maladie fulgurante… et c’est pourquoi le deuil devient un véritable traumatisme, car la mort d’un être cher avant l’âge où les maladies liées à la vieillesse ne font leur apparition n’est pas la norme.

Surmonter la perte d’un conjoint chez la personne âgée

Nous le verrons plus bas : la perte d’un conjoint chez la personne âgée est une cause de mortalité indirecte chez le conjoint survivant. Surmonter le veuvage chez les séniors est un véritable problème de santé publique. Le premier conseil est sans doute le plus décisif : la séparation amène à s’interroger sur la vie, avec une perte de repères, une confusion et une perte de certaines inhibitions qui peuvent amener le conjoint survivant à nourrir des idées noires. Il est donc impératif d’accepter et de solliciter le soutien des proches. Les obsèques sont un moment solennel qui doit jouer pleinement son rôle : le deuil peut commencer, et vous pouvez compter sur des visages familiers dans cette étape douloureuse. Il est capital de maintenir un contact régulier avec ceux en qui vous avez confiance. Au lendemain des obsèques, appelez ceux qui vous ont soutenu pour les remercier. Vous trouverez ici un guide pour écrire votre carte de remerciement de décès.

Il est ensuite important de « trouver » une nouvelle forme de relation avec le défunt… celle de la mémoire et du souvenir. Plus vite vous accepterez ce glissement dans la relation, plus vite vous pourrez faire votre deuil. Le temps n’est pas à la recherche d’explications. Relativisez et dédramatisez : des centaines de millions de séniors sont dans la même situation que vous.

Le deuil impacte (très) directement l’espérance de vie du conjoint survivant

Quels sont les risques de mortalité et de surmortalité liés au veuvage ? La documentation est étonnamment pauvre en la matière. C’est simple : il n’y a qu’une seule étude sérieuse qui s’est intéressée à la question en France. Elle a été réalisée par Xavier Thierry en 1999… il y a donc 20 ans, mais nous estimons que les résultats peuvent être applicables aujourd’hui, car la façon dont le corps humain vieillit est une donnée constante sur le moyen-terme. Le décès d’un conjoint entraîne une rupture involontaire d’une union, avec tout ce que cela implique comme traumatismes. Elle bouleverse le conjoint survivant, parfois au point de « cesser » de vouloir la vie à un âge où les maladies liées à la vieillisse font généralement partie du quotidien. Ainsi, l’étude nous apprend qu’à âge égal, la mortalité des hommes veufs est supérieure de 80% à celle des hommes encore mariés au cours de la première année de veuvage. Les femmes veuves sont quant à elles 60% plus exposées que les femmes mariées. Cette mortalité s’atténue progressivement avec l’ancienneté de veuvage. On en déduit donc que le deuil impacte très directement l’espérance de vie.